Belles latinas

Belles Latinas 2025

Par PATRICIA PATRUNO, publié le mercredi 17 décembre 2025 08:51 - Mis à jour le mercredi 17 décembre 2025 09:22
Comme chaque année, Mme Maryline Dubruc (professeure d'Espagnol, section Euro) organise la venue d'auteurs à l'occasion des Belles Latinas.

José Carlos Agüero: une leçon de mémoire, de pensée et d’humanité

 

Ce lundi 24 novembre 2025, dans le cadre du Festival Belles Latinas – organisé par l’association Nouveaux Espaces Latinos de Lyon - et du dispositif régional « Jeunes en librairie », le lycée Hippolyte Carnot de Roanne a accueilli l’écrivain, poète et historien péruvien José Carlos Agüero, figure incontournable de la réflexion sur la mémoire du conflit armé péruvien

Une rencontre dense, grave, mais d’une grande humanité, devant soixante-cinq élèves de différentes spécialités : Terminale Euro Espagnol, Première HLP et HGGSP

Pour ouvrir la rencontre, les élèves de la section euro ont souhaité la bienvenue à l’auteur en espagnol et présenté son livre « Los Rendidos. El don de perdonar ». Ils ont rappelé les éléments essentiels de sa biographie : historien, poète et fils de deux militants du Sentier lumineux, José Carlos Agüero est aujourd’hui l’une des voix les plus importantes pour comprendre les conséquences humaines du conflit péruvien. 

 

 

 

 

Ce moment d’oralité fut l’occasion, pour toute la salle, d’entendre un espagnol fluide, authentique, loin des supports scolaires habituels : une immersion rare et précieuse. 

 

Face à un sujet aussi douloureux, les élèves ont naturellement choisi l’écoute. La parole d’Agüero, précise et mesurée, s’est imposée comme un temps de réflexion. A la question « Les mots ont-ils le pouvoir de réparer les blessures des victimes de la guerre ? » José Carlos Agüero a répondu que l’écriture ne guérit pas, qu’il ne s’est pas senti mieux après avoir écrit. 

Pour l’historien, écrire permet de « penser », de mettre en mots l’indicible, d’aider la société à regarder son passé en face et de débattre pour guider vers la réconciliation et le pardon. Il a rappelé que pour comprendre une guerre, il faut accepter la complexité, les responsabilités partagées et les contradictions humaines. 

Les élèves ont écouté la pensée d’un témoin engagé capable de dire (dans une autre langue que la leur) la violence sans la simplifier, le traumatisme personnel sans le transformer en récit héroïque ou en leçon facile. Un partage fort avec un auteur et citoyen latino-américain, qui ancre les cours d’espagnol, de HLP et de HGGSP dans le réel.                                                                               

Texte : M. Dubruc

Photos données par M. Dubruc