Rencontres avec des auteurs

Rencontre avec Marie Charrel

Par PATRICIA PATRUNO, publié le mercredi 27 mars 2024 09:48 - Mis à jour le vendredi 29 mars 2024 13:33
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Vendredi 15 mars 2024, les élèves de 2G6 ont eu la chance de rencontrer l'autrice Marie Charrel pour son livre Les Danseurs de l'aube, autrice invitée par Mmes Boffa (professeure de Lettres ) et Patruno (professeure-documentaliste) par l'intermédiaire de Mme Rochette (librairie Un monde à soi).

Préalablement, les élèves ont lu le roman. Ils ont travaillé avec leurs professeures d'Espagnol, Mmes Rinaldis et Domas, sur un des thèmes principaux du livre, le flamenco. A l'Espace Renoir, ils ont assisté à la projection du film documentaire Flamenco, flamenco de Carlos Saura.

Ils ont également préparé la rencontre en Français et au CDI par des recherches documentaires, la préparation des questions...

 

Le livre Les Danseurs de l'aube :

Europe centrale - Années trente. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le Continent sombre dans la guerre, les danseurs sont séparés, et Maria disparaît. Pour venger sa soeur tant aimée, Sylvin ira jusqu'à se glisser dans la peau d'une femme. Et c'est ainsi travesti qu'il s'engage dans la Résistance pour lutter contre les nazis.
Hambourg - 2017. Lukas, jeune homme à l'identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin dansait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l'Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite, aussi, la violence et l'intolérance...

 

Lors de la rencontre, Marie Charrel a d'abord répondu aux questions de Mme Rochette, puis à celles des élèves préparées en cours.

 

Marie Charrel s'est intéressée à Sylvin Rubinstein suite à un documentaire vu sur Arte. Elle est alors partie à Hambourg pour voir le biographe du danseur de flamenco.  Lors de cette visite, il y avait encore des traces du G20 (2017) et cela lui a donné envie de commencer son roman dans cette ville.

Pour parler de la danse, pour écrire sur le flamenco, elle s'est documentée et s'est rendue à Grenade où elle a pris quelques cours de flamenco. Elle est admirative de cette danse et aussi de tous les artistes qui cassent les codes comme Sylvin Rubinstein (en se travestissant) ou aujourd'hui Israël Galvan et Rocio Molina (performances d'art contemporain).

Le flamenco en Europe centrale avant la 2de Guerre mondiale est joué, dansé par les Roms. L'Inde est une origine possible du flamenco qui aurait été ensuite transmis par les Gitans jusqu'en Andalousie. Sylvin a appris le flamenco avec les Roms en y apportant toutes ses qualités de danse classique apprise enfant avec sa soeur (mère juive ballerine en Russie).

Sylvin perd sa jumelle tuée pendant la guerre. Il en garde une haine pour les nazis. En devenant danseur travesti, Sylvin fait revivre sa soeur. Quand il tue des nazis déguisé en femme, il la venge.

Dans les années 30, les artistes vivaient dans un milieu cosmopolite et n'ont pas vu venir les horreurs du nazisme.

Marie Charrel est "fascinée" par cette période des années 30 et de la 2e Guerre mondiale. Des hommes et femmes ont eu des comportements incroyables. Par exemple, Kurt Werner (personnage important du roman, chef de résistance de Sylvin) a été un homme exceptionnel,très courageux,  résistant dans la Wehrmacht.

Une des "aïeules" de Marie Charrel (Marie-Yvonne Laur) est morte en camp de concentration. Une artiste peintre, résistante, qui a eu une vie hors du commun.

Elle a imaginé les jeunes personnages de Lukas et Iva symboles de liberté, résistants à leur façon contre certains extrêmistes d'aujourd'hui... car il faut toujours rester vigilant...

Marie Charrel dit mettre du temps pour écrire ses romans car son activité principale est le journalisme (journaliste au quotidien "Le Monde"). Comme elle aime énormément se documenter pour ses romans, réaliser de nombreuses recherches, l'écriture prend donc du temps. Elle est très curieuse, aime partir à l'aventure, apprendre toujours.

 

Après les questions-réponses, les élèves lui ont offert un cahier où sont regroupées des "biographies imaginaires" de Marie Charrel écrites pour l'occasion.

En fin de rencontre, Marie Charrel s'est prêtée avec bienveillance à la traditionnelle séance de dédicaces. Une belle rencontre avec une belle personne.

 

 

Texte et photos : P. Patruno