COVID19: Les Epidémies et l'Exploitation des animaux

Publié le dimanche 24 mai 2020 13:15 - Mis à jour le mardi 23 juin 2020 16:54
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Face à une épidémie, l'humanité est presque impuissante. Cependant, elle est souvent responsable de son malheur, car utiliser les animaux comme des objets peut avoir de lourdes conséquences...

 

L'épidémie du SARS-CoV-2, ou coronavirus, est ubiquitaire  dans notre vie depuis le début de l'année. Notre unique désir est de voir sa fin arriver le plus vite possible. La recherche s'éprouve à trouver un vaccin, un traitement, un terme à son développement. Toutefois, si sa fin nous intéresse tant, il est aussi capital de connaître son commencement afin d'éviter d'autres épidémies à l'avenir. Comme le dit Didier Sicar, “pour que cela ne recommence pas, il faudrait considérer que le point de départ est vital”.

 

On oublie trop souvent de souligner que 60% des maladies infectieuses humaines sont en vérité d'origine animale. Prenons pour exemple quelques unes des nombreuses épidémies qui attestent de ce propos.

 

Tout d'abord, l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), aussi appelée la maladie de la vache folle, a donné lieu dans les années 1990 à une crise sanitaire en Angleterre et quelques autres pays (comme la France).  Elle était au départ une épizootie: c'est une maladie touchant seulement un groupe d'animaux, et qui dans ce cas s'attaquait au système nerveux central des bovins. L'épidémie s'est avérée transmissible à l'homme, mais n'a pas tué plus de 200 personnes. Cette maladie pourrait provenir des farines animales que l'on donnait aux bovins pour leur alimentation dans les élevages, et qui étaient composées de carcasses d'animaux broyés.

Un autre exemple est sans doute plus parlant: le VIH, ou virus de l'immunodéficience humaine, dérive du virus de l'immunodéficience simienne (VIS), un "cousin" du VIH chez les singes. En effet ce virus, qui persiste encore aujourd'hui, a été transmis directement des singes à l'homme à cause de la capture de certaines espèces simiennes, notamment pour les consommer (on appelle "viande de brousse" la viande d'animaux sauvages). Le contact avec le sang a permit de transmettre le VIS, qui peut aisément muter, c’est-à-dire s'adapter à son hôte, et devenir le VIH. La maladie causée par le VIH, le SIDA, n'a toujours aucun vaccin.

 

Ces deux maladies ont pour point commun qu'elles sont d'origine animale. Ce sont des zoonoses, des maladies infectieuses transmises à l'être humain. Comme le SRAS, la grippe espagnole, ou même la Peste noire... 

 

L'origine du coronavirus est encore inconnue. Mais enfin, ils est possible que le SARS-CoV-2 trouve son origine dans l'organisme de la chauve-souris sauvage. Néanmoins, sa transmission directe à l'Homme est peu probable: il faut donc un hôte intermédiaire. Le pangolin pourrait ( sans qu’on n'en soit sûr) être cette espèce "relais". De fait, cet animal, qui est le plus braconné au monde, aurait pu recevoir ce virus dans le marché de Wuhan ou les animaux enfermés sont regroupés. Là aussi, le contact de l'Homme avec son sang aurait permit la transmission du virus.

Tous ces exemples prouvent que l'exploitation des animaux, en particulier les animaux sauvages, par les humains, peut avoir des conséquences terribles, et même irréversibles. Les animaux sont capables de nous transmettre des maladies,  en particulier lorsqu'ils sont exploités dans les élevages ou dans leur milieu naturel.

Ainsi, pouvons-nous continuer de les exploiter sans craindre des épidémies pires que celle d’actualité ?

 

 

 

Pour en savoir plus:

 

 

 

 Amelle MAMMAD, éleve.