Théâtre

L'infâme mars 2024

Par PATRICIA PATRUNO, publié le mardi 9 avril 2024 15:49 - Mis à jour le jeudi 28 novembre 2024 15:02
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18 et 19 mars 2024, deux belles journées passées en compagnie du Théâtre de l'Incendie au Lycée Carnot.

Les élèves de deux classes de Seconde professionnelle (2C2 et 2C1 - 1 classe par jour) ont pu assister à la représentation de L'infâme de Simon Grangeat en fin de matinée suivie d'un échange avec les comédiennes et  le  directeur de production  Slimane Mouhoub. Ils avaient préalablement travaillé sur texte et thème (et aussi suite à la journée) avec leurs enseignants de Lettres, Mme Dumoulin et M. Dargère. L'après-midi,  les comédiennes ont animé un atelier de pratique théâtrale pour la classe. Les élèves se sont prêtés avec plaisir aux exercices de déplacement dans l'espace, d'improvisation, de situation... En fin de journée, une nouvelle représentation de la pièce était proposée aux personnels, parents... du lycée.

"Tana est une jeune fille qui débute une formation de couture en apprentissage. Elle a quitté le domicile maternel et vit chez son employeuse en échange d’heures supplémentaires. Elle a fui, plus tôt, une mère qui la rendait malade. Elle a coupé les ponts. Se terre désormais dans le silence et le travail."

La pièce a ému, touché adultes et adolescents. Comment l'expliquer ?

La pièce est une commande de Laurent Fréchuret (metteur en scène) et Slimane Mouhoub à Simon Grangeat avec certaines exigences : texte court (45 mn), à jouer dans une salle de classe, pour deux jeunes comédiennes, à jouer devant adolescents, sans décor, sans effets de lumière. Elle a été "construite" dans un lycée (mise en scène, répétitions...) et était ainsi bien adaptée au public et au lieu.

Les deux jeunes comédiennes Louise Bénichou et Alizée Durkheim-Marsaudon y sont talentueuses de l'avis de tous.

Simon Grangeat définit cette œuvre comme une pièce d’émancipation, qui :

" …  débute dans la honte de soi, dans le sentiment d’humiliation et de désagrégation. Elle s’achève avec la victoire de la guerrière, ferme dans sa volonté de vivre et de se construire un avenir, pleine de force pour demain. Elle s’achève loin de l’amertume et du ressentiment. Entre les deux, des histoires de brodeuses, de couturières, de tisseuses ; des histoires de fils noués et de fils coupés. L’Infâme est une histoire de liens. Ceux qui nous brisent. Ceux dont on se libère. Ceux que l’on tisse. "

Le texte très percutant ne s'adresse pas qu'aux adolescents, il interroge sur nos relations parfois toxiques avec certains proches, sur ce qu'on doit laisser pour se libérer, sur ce qui nous fait grandir et nous épanouir. A travers l'exemple de Tana qui coupe le cordon et trouve sa voie (professionnelle notamment), le texte s'adresse à nous tous et vient nous chercher dans notre propre histoire ou notre sensibilité.

 

Merci à M. Xavier Coing, directeur adjoint du Théâtre de Roanne qui a cru en ce projet sur Carnot et qui m'a aidée à l'organiser. Merci à Lise-Emma Joux, médiatrice culturelle qui accompagnait la troupe pendant ces deux jours et toute la semaine en résidence au TMR.

Patricia Patruno

Grangeat, Simon. L'infâme. Editions Les Solitaires Intempestifs

 

 

 

Photos : P. Patruno